Fools Ferguson : « On a enfin pu se donner les moyens de trouver le son qu’on recherche de manière obsessionnelle »

C’est le 15 novembre – ce samedi – que Fools Ferguson assurera l’ouverture du concert des anglais d’Eagulls, pour ce qui s’annonce comme la date la plus électrique du Festival Tour de Chauffe. Nous avons posé quelques questions au groupe qui s’est prêté au jeu avant sa date à la Ferme d’en Haut de Villeneuve d’Ascq.

Fools Ferguson

Pourquoi avez-vous proposé votre projet pour Tour de Chauffe ?

Le groupe avait un an et demi d’existence au moment où nous avons postulé. Faire partie de Tour de Chauffe nous donnait un objectif de travail sur une bonne année. Concrètement, participer à Tour de Chauffe, cela voulait dire jouer sur plusieurs tableaux à la fois : s’attaquer autant au live, qu’à l’enregistrement, à certains aspects plus précis comme l’élaboration d’une fiche technique digne de ce nom, un plan feu ou un bon plan de scène. De plus, le fait de demander une réelle implication sur du long terme allait permettre de souder le groupe, qui était à la base davantage un projet que nous menions avec mon frère (le batteur) qu’un groupe dont les membres partagent tout de A à Z.

Quels sont les moments marquants de cette année d’accompagnement ?

D’une part il y a eu la résidence de plusieurs jours au Nautilys (en septembre), pendant laquelle nous avons eu le temps de travailler en profondeur sur de nouveaux titres. Il y a eu pour ma part une sorte de déclic, avec le sentiment de commencer à toucher au but sur le plan artistique. Grâce à cette résidence, on a enfin pu se donner les moyens de trouver le son qu’on recherche de manière obsessionnelle, quasi maladive. Cela a commencé à porter ses fruits, toute proportion gardée. Finalement, cela nous a conforté dans les efforts entrepris depuis le début pour creuser notre sillon, à savoir un univers à la croisée de la pop, de l’indie rock et du shoegaze, tout en restant dans le format des chansons pop. Précédemment, le passage au Studio Ka pour enregistrer nos deux titres pour la compile a aussi été important. Par le passé, j’avais vécu des expériences d’enregistrement similaires plutôt frustrantes. A savoir : du studio oui, mais sans suffisamment de temps pour trouver ses marques. Du coup, avant d’entrer au Studio Ka, il y avait quand même un peu d’appréhension. Alors on a passé trois jours en pré-production pour déterminer quels titres – mais aussi à quels tempos, dans quelle tonalité… – allaient le mieux sonner en live, car nous avons opté pour l’enregistrement en live. Le but sur les deux titres était de rester maître de la réalisation, tout en laissant la capture sonore au Studio Ka. Le reste du temps, on fonctionne comme dans un laboratoire, une idée réussit sur une centaine qui aboutissent à autant d’échecs… Mais si cela voulait dire un travail non négligeable en amont pour s’assurer d’une certaine maîtrise le jour J, on voulait garder cet esprit « laboratoire », « terrain de jeux », dans notre expérience au Studio Ka. C’est important quand on fait de la pop car sinon tout devient très vite formaté.

Comment envisagez-vous cette date du Festival avec EAGULLS ?

Ce sera une date presque comme toutes les autres, à l’exception près qu’on ouvre pour un groupe qu’on aime vraiment beaucoup, tout en spleen anglais et en violence intérieure ! Il y a tout chez eux : le post punk, les refrains, un son chimique… Pour revenir sur la date, ce n’est pas parce que le concert clôture notre participation au dispositif qu’il sera forcément différent des précédents ou des suivants. Je pense qu’entre autres défauts, on est assez long à la détente mais d’un autre côté on prend vraiment notre temps pour bien faire les choses, tester tous les choix possibles, et ne pas prendre de décision hâtivement… Les effets du dispositif ne se ressentiront vraiment que dans quelques mois.

Quelle suite après cette participation au dispositif Tour de Chauffe ?

Nous n’avons pas d’autre ambition que d’écrire les meilleures chansons possibles tout en cultivant notre style. Cela veut donc dire constamment retourner dans sa chambre, écrire, rester productif et régulier dans cette production. On pense que si tout cela est fait avec honnêteté et perfectionnisme, le reste (carrière, reconnaissance…) peut venir naturellement. Si rien ne vient, qu’importe, on est dans notre bulle de toute façon, on n’a rien à vendre, on n’attend rien de personne. Sur le plan artistique, on va continuer de travailler l’optique down tempo, les nuances de jeu, la construction d’un univers évanescent, d’écrire des chansons qui évoquent des images plutôt que des histoires. Pour le reste, on a pour projet de tourner un clip à partir de Night Lights (un des deux titres enregistrés au Studio Ka), de sortir une autre vidéo live avec un nouveau titre ainsi que sortir un second EP fin 2015. On va tout faire nous-mêmes, de l’enregistrement au mixage en passant par les captations vidéos, le montage… Cela prendra le temps qu’il faudra. On n’est pas pressés.

Merci à David

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