Alors que nous marchons tranquillement dans la nuit roubaisienne pour rejoindre l’Alimentation, petit troquet faisant office de hall à la salle de la Condition Publique, aucun doute n’est permis : les Cheyenne 40 ont débuté leur show, et ça s’entend de loin. Les trois lurons ont été fidèles à leur biographie, à savoir qu’ils ont joué « du Hongrie Solex Noise Rock qui fait mal aux oreilles mais qui calme les nerfs! », nudité et bières en prime.
Hassan K prend la relève très rapidement et ne laisse aucun répit aux spectateurs venus pour la plupart le découvrir. Il ne faut à l’artiste que quelques instants avant d’enflammer la salle. Seul derrière son laptop et ses machines, il use de nombreux outils et artifices (manette de Wi, détecteur de mouvements, pétards etc.) qui rendent son show ludique et détonnant. Bien appuyé par des boucles lourdes et répétitives, il conviera même le public à participer à la performance à plusieurs reprises, un public qui en ressort le sourire aux lèvres, tout comme le concerné.
Pas de meilleure entrée en matière possible pour accueillir ensuite Filastine, musicien et percussionniste reconnu qui convie sur sa tournée la jeune chanteuse indonésienne Nova Ruth. Entourés de deux cadis, le duo va s’efforcer de retranscrire un univers urbain par de nombreuses vidéos hypnotisantes et de multiples sonorités tantôt électroniques, tantôt acoustiques. Filastine nous restitue alors par ses mains et ses gestes toute l’expérience qu’il a pu accumuler au quatre coins du monde pendant des années. Nova Ruth se fera quand à elle plus discrète même si très efficace lors de ses interventions au mégaphone ou au mélodica. Un concert comme un rouleau compresseur qui fera bouger, danser et transpirer.
Cette complémentarité des ambiances proposées à séduit le public de la Condition Publique qui, pour preuve, s’était déplacé en nombre en ce jeudi soir.