De l’encre à la Condition : La Gale + Mouche + Eliogabal

La réputation de la Condition Publique n’est plus à faire. La qualité et l’exigence de ses soirées sont connues et admises. L’an dernier, Tour de Chauffe recevait le globe trotter Filastine qui, armé d’un cadis et d’un mégaphone, avait littéralement soufflé l’audience de l’Alimentation. Si cette fois la scène s’est mouvée dans les murs même de la Condition, il n’en reste pas moins que l’affiche reste à la hauteur.

Free Jazz et Hip Hop au programme

Les cinq d’Eliogabal ne font pas dans la dentelle en ce qui concerne l’expérimentation. Pas d’excuses, ça prend ou ça ne prend pas. Il nous faut un temps de compréhension pour se laisser porter par les digressions longues de plusieurs minutes propres à ce style. Loin, très loin des conventions, Eliogabal étire à n’en plus finir ses morceaux, apposant ici ou là de la distorsion qui nous renvoie à nos chères études. Le light show rougeâtre prêche l’enfer et nous lit l’avenir. On reste quelque peu interloqué, le temps de longues secondes. Ils ont réussi leur pari.

La venue de Mouche, elle, ne dénote en rien par la suite. Projet hip hop aux textes aussi lourds que ses beats, Mc Mwano nous y déclame un monde empli de contes plus sombres les uns que les autres. La rime riche répond au beatbox de Mystraw et les insectes n’ont qu’à bien se tenir. Entre le parler et le rapper, l’indéniable qualité de l’écriture fait mouche (hum…). Musicalement, c’est un peu la rencontre du troisième type façon poupées criardes et orgue désarticulé, ou l’inverse. Le public et nous même en sortons très largement conquis.

Plus qu’une attente ensuite, celle de La Gale, projet de la piquante Karine Guignard. La jeune lausannoise fût révélée par sa présence à l’affiche de la série De L’encre, réalisée par Hamé et Ekoué de La Rumeur.

A peine le temps de reprendre notre souffle que les premiers beats résonnent dans l’imposante salle du soir. Surprise, aucun DJ à l’horizon. Ils feront sans, elle et son backeur, alternant les allers retours vers l’ordinateur à la pomme qui fera office de messie ce soir là. Venue du Punk, c’est avec ardeur que la rappeuse déclame ses textes sans sourciller, bien appuyée par un collègue de jeu très présent. On en attendait pas moins à l’écoute d’un album très réussi. Leur show est calé, rodé, et si ce n’est l’absence regrettable de leur DJ, on ne fait pas la fine bouche.

Pour ne pas changer, une jolie soirée à la Condition Publique. Mais, soyons honnêtes, nous n’en attendions pas moins.

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