Salle comble ou presque à la Ferme d’en Haut en ce mercredi soir frileux. Et tandis que la queue ne désemplit pas, on se faufile jusqu’au bar en attendant la messe tant attendue.
Pour ouvrir les hostilités, Shadow Motel, jeune trio chevelu et bruyant, mais pour la bonne cause. A peine on regrette nos bouchons restés sagement posés sur la table du salon qu’une claque inattendue nous saisit de plein fouet. Scotché… Les touches, les cordes et les fûts ne sont pas épargnés, l’audience, elle, acquiesce. Pas d’autre choix devant cette longue et lourde déflagration brut qui emplit les moindres recoins de la salle.
Aperçu quelques minutes auparavant fendant la foule, Lee Ranaldo n’a lui pas pris une ride. Ses cheveux blancs trahissent une époque Sonic Youthienne maintenant quelque peu révolue, mais réunie à moitié pour l’occasion. Sur scène, c’est ainsi accompagné de trois musiciens, dont Steve Shelley, que le show se présente. Avec une mise en scène réduite à son strict minimum, l’homme orchestre de la soirée reste tout de même placé au coeur des débats.
Débat il n’y a pas quand on observe le plaisir aguicheur que prend le New Yorkais à chacun de ses riffs. Et ce n’est pas les différents accessoires (archer, cloche) qu’il utilisera ce soir là qui nous feront dire le contraire.
Question de goût, ou d’appréciation, on prendra plus de plaisir à voir le guitariste s’épancher sur ses cordes et faire crisser sa belle que lorsqu’il assurera le boulot au micro. A vrai dire, on serait presque frustré si le show n’était pas aussi carré. Car Lee Ranaldo, soyez en sûrs, est le genre de musicien généréux et authentique avec son public qui le lui rend bien. La messe est dite.