La Péniche ce soir-là affichait complet. Le trio parisien Wall Of Death était attendu au tournant, eux, pour qui cette date à Lille était la dernière avant de s’envoler au pays du Rock’n’Roll pour enregistrer leur prochain disque.
Arrivé sous les coups de 21h00 sur le bateau, on loupe les premières envolées de Selenian, prometteur groupe de Dream Pop dans les arrangements et d’Indie pour leurs vêtements. Chaque titre est une invitation à la dérive mentale, paupières fermées. Leurs morceaux tout en nuances et en légèreté finissent de réchauffer lentement l’atmosphère de la salle déjà très bien remplie. Le groupe quitte la scène sous des applaudissements nourris alors qu’on en reprendrait bien encore un peu. Une prochaine fois.
Juste le temps de recommander une Spitz et voilà que la vague Wall Of Death s’empresse d’envahir la scène. Le ton est donné instantanément. Le groupe va croquer sa proie et ne la lâchera pas. La proie c’est nous, mais on est un peu maso alors on aime ça. Le son est rêche, ça cogne sévère derrière les fûts et les claviers s’en donnent à cœur joie. Ça gémit de plaisir du côté des hublots pour un rappel tout aussi démoniaque. La fin vient vite. On se retourne alors, un peu interloqué, un peu sourd aussi. La Péniche vient de vivre un très grand moment de Rock.